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A Valentin


Ainsi par un beau matin de fin d’hiver, Valentin tu es né

Certainement aussi jovial et si éveillé, que l’était ton aîné

Te voici prêt pour un long tour de manège en ce bas monde

Volontaire pour avec entrain, curiosité entrer dans sa ronde


Dans quelques années tu prendras connaissance de ces lignes

A moins que leur lecture, parfois fastidieuse, ne te rechigne

Rassure-toi, elles ne comportent que quelques simples conseils

Que tu pourras méditer la journée, retrouver dans ton sommeil


Tout d’abord dans ta vie il te faudra aimer et chérir ta mère

De manière à ce que ton existence ne soit jamais trop amère

Ecouter et bien suivre les préceptes, les exemples de ton père

Qui sera j’en suis sûr pour toi, le meilleur de tous les repères


Te faire accompagner, épauler, entraîner par ton grand frère,

Avant de plus tard accorder ta confiance à quelques confrères.

Dans un premier temps tu devras très bien travailler à l’école,

Car pour ta réussite en société c’est à ce jour l’unique protocole.


En grandissant ne t’aventure pas trop tôt auprès des filles

A leur contact tu risquerais d’y perdre ton latin ou tes billes

( mille pardons… humour )


Plus tard, une fois ta réussite sociale définitivement installée

A leur compter fleurette tu pourras désormais te laisser aller

Pour un beau jour rencontrer l’élue tant attendue par ton cœur

Et partir avec elle, voguer à l’infini sur les vagues du bonheur


Toute la tendresse du monde cette femme parviendra à te vouer

De ton côté ton amour ardent, ravageur tu pourras lui avouer

Vous serez partis tous les deux faire un long chemin ensemble

Avant que ne viennent à la vie des êtres qui vous ressemblent


Ce jour lorsque ta moitié ne sera plus une, mais une et demi

Rien d’autre sur terre ne comptera pour toi, pas même tes amis

Et c’est nuit après nuit avec impatience que durera ton attente

Te faisant exister au ralenti sans que rien d’autre ne te tente


Ta femme te dira enfin c’est pour aujourd’hui, le temps presse

Emmène-moi vite à la clinique pour que s’achève ma grossesse

Peu de temps après viendra au grand jour le fruit de tes gènes

C’est à ce moment que tu pâliras comme en manque d’oxygène


Et ce sera reparti une fois encore pour un tour de manège

Elevant tes enfants, jouant avec eux à la plage ou à la neige

Ils grandiront sous ton aile en te faisant lentement vieillir

Jusqu’à ce que leur âge avancé te fasse sentir l’heure de partir


Pour toi viendra l’issue, l’extrémité de ton agréable voyage,

Ton existence deviendra pénible, malaisée à cause de ton âge,

Il sera venu le moment d’en paix définitivement te reposer,

Sur Terre, sur Mars, sur Vénus ou ailleurs pour l’éternité.


Ainsi marche la vie bien remplie, ainsi s’écoule tout le temps

Années après années les étés succèdent toujours aux printemps

Mais ton existence si longue soit-elle, te paraîtra bien courte

Sache bien en profiter et fais attention que rien ne l’écourte


Il me faut maintenant mettre un terme à ma pénible prose

Car devoir continuer à la lire pourrait te rendre morose

Ma prose qui parfois peut ressembler à une écriture en vers

Pauvres vers me fatiguant l’esprit, me mettant tête à l’envers



Ton oncle


Cris Tolpac

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