Le repos du loup solitaire

Voici bientôt venue la fin de la route pour le loup solitaire

Il sait que dans sa meute les vies courtes, sont héréditaires

Ses forces l’abandonnent, son souffle est rauque et pesant

Il ne chassera plus dans les plaines, les brebis ou les faisans

Depuis longtemps déjà sa louve s’en est allée chasser ailleurs

Afin de voir si les forêts et les près ont une senteur meilleure

Il la revoit comme dans un songe avec ses yeux en amande

Courant toujours à ses cotés et stoppant net à ses demandes

Il se rend en cheminant lentement vers sa dernière tanière

De la volonté de vivre vieux, il n’a plus l’art ni la manière

A chaque progression son cœur usé par le temps à des ratés

Il ne foncera plus dans les herbes hautes comme un dératé

Juste pouvoir parvenir à temps jusqu’à son ultime demeure

Voici ce qu’il souhaite de la destinée avant qu’il ne meure.

Puis venir s’allonger épuisé pour une hibernation éternelle

Et faire se retirer à jamais l’éclat du jour de ses prunelles

Il se croyait pourtant fort, invulnérable ce fier carnassier

Oui mais voila il ignorait que son cœur n’était pas en acier

S’il l’avait su il l’aurait sans doute beaucoup plus ménagé

De façon à pouvoir mener une existence encore plus âgée

Pendant qu’il commence à manquer sérieusement d’oxygène

Il pense aux membres de sa descendance, issus de ses gènes

Et il les imagine dans un avenir proche prolongeant sa race

Alors que sa peau, ses os sur terre n’auront pas laissé trace

Cris Tolpac