top of page

Promenade nocturne



Promenade nocturne ...




Je marche seul sur un ancien chemin de halage auprès de la grande rivière

La nuit est tombée, dans la semi-obscurité je me dirige vers un cimetière

La pleine lune semble jouer à cache-cache avec les passages de nuages

Faisant changer et bouger les formes étranges, inquiétantes du paysage


Arrivé à destination je pousse aisément les ventaux d'un vieux portail en fer

Soutenu par de hauts poteaux rongés par le temps, confectionnés en pierres

Brusquement je perçois venant du nord le sinistre hululement d'une chouette

Qui me fait réaliser qu'après tout, je serais peut-être mieux sous la couette


J’aime bien venir me ressourcer et relativiser en côtoyant la mort de si près

Et demeurer longuement afin de faire passer le temps sous un vieux cyprès

Pour plus d'aises, Je décide de m’asseoir sur la bordure en marbre d’une stèle

Pour ma rime il eut été bien que son occupante ait pour prénom celui d'Estelle


Les yeux d'un chat noir s'éclairent par intermittence dans un rayon de lune

Il me fait un peu peur pourtant de le craindre vraie raison je n'en ai aucune

Malgré tout il paraît que ce genre d'animal porte malheur, j'aimerais autant

Ne pas devoir observer plus longuement ce lugubre et maléfique clignotant


Combien j'apprécie de venir exposer et partager mes idées auprès des morts

Car ce sont les seuls finalement à ne pas me contredire, ne pas me donner tort

Je leur raconte également des histoires drôles, dans le but de leur faire plaisir

Et je suis certain que quelque part, ils en sont encore plus morts... mais de rire


Je me prends à penser que certains qui se croyaient des êtres indispensables

Dorment à présent tranquillement, irrémédiablement sous la terre dans le sable

Ceci met un moment en balance les aléas, douloureux questionnements de ma vie

De me sentir simplement toujours bien de chair et de sang tout d'un coup me ravit


Je quitte ces lieux paisibles et reposants avec dans le cœur un peu plus d’espoir

En remerciant ses occupants pour m’avoir ainsi toléré, tel leur visiteur d’un soir

Je sais qu'il ne me tiendront par rigueur, ne me feront absolument pas d'ennui

Pour m'être imposé à eux, comme leur unique compagnon vivant de cette nuit



Cris Tolpac


Comments


Post: Blog2 Post

©2020 par Dans le monde de Cris Tolpac !. Créé avec Wix.com

bottom of page