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Tant va la cruche à l'eau

Dans le cadre des études des origines de dictons, maximes et proverbes

aujourd'hui nous allons nous intéresser à celui-ci :


" Tant va la cruche à l'eau, qu'à la fin … elle se casse ! "




Je vous parle d'un temps que les plus jeunes d'entre vous ne peuvent pas connaître

Quand le modernisme n'était pas encore là pour donner à la femme plus de bien-être.

A l'époque pas de machine à laver, pas de sèche-linge, pas d'aspirateur, pas de four

la vie ménagère était difficile,en vue de la faciliter l'homme n'avait rien inventé pour.


Il y avait une tâche désagréable qui revenait régulièrement c'était la grande lessive

Que les femmes devaient aller effectuer près de ruisseaux agenouillées sur les rives

Pour les aider un peu dans ce dur travail les hommes avaient construit des lavoirs

Où compagnes dans l'eau courante donnaient propreté au linge à coups de battoirs.


Elles se retrouvaient là, les après-midis comme pour un rituel de petite messe

Les mains dans l'eau, genoux sur des planches, jambes repliées sous les fesses.

Afin de faire passer le temps et oublier un peu la pénibilité de ce répétitif labeur

Elles parlaient de choses et d'autres de la vie du village, ou d'histoires de cœur.


Parmi ces femmes il y en avait une qui parlait beaucoup de ragots et médisances

Sur tous et toutes elle avait secrets à révéler et inépuisables paroles de nuisance.

Elle n'était vraiment pas très futée, remplaçait son flagrant manque d'intelligence

Par conversations futiles et inutiles sans fin, faisant montre de grande éloquence.


Jour après jour à force de l'entendre ainsi colporter des histoires et tant médire

Ses collègues lavandières excédées commencèrent à ne plus pouvoir la souffrir.

Pour débuter elles se mirent discrètement à la railler, lui poser petites embûches

L'estimant finalement plus bête que méchante à l'esprit vide comme une cruche.


Mais au lieu de la ramener à de meilleurs comportements et simples sentiments

ces façons de la considérer aggravèrent les choses qui n’allèrent qu'en empirant.

C'est pourquoi un beau jour nos commères pour lui rafraîchir l'esprit décidèrent

De lui offrir de prendre un bain et de relever température de l'eau de la rivière.


Chose décidée fut faite, qui par les bras qui par les pieds elles saisirent la mégère

L'envoyèrent valdinguer au milieu du gué d'où elle ressortit trempée et en colère.

Laissant son linge sale en tas, furieuse et honteuse elle s'en retourna au village

Sans rien dire elle fit ses bagages, se cassa et on ne la revit plus dans les parages.


C'est ainsi que le récit de ces pérégrinations fit le tour des bourgs du canton

Et que bien des années plus tard nous en connaissons encore le fameux dicton :



" Quand va la cruche à l'eau, à la fin … elle se casse ! "



Je ne vois pas d'autre explication à l'origine de cette expression.




Cris Tolpac




FICTION ...FICTION... FICTION ...




 
 
 

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