Ô rage, Ô désespoir,
- berflodel49
- 15 janv. 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 janv. 2021

Ô rage, Ô désespoir, Ô écriture ennemie …
N'ai-je donc tant vécu que pour écrire ainsi ?
Et ne me suis-je noirci avec de nombreux encriers
Que pour ne jamais recevoir le moindre brin de laurier ?
Ô mes voyelles, comme vous vous placez mal dans des mots qui sonnent
A côté de la plaque, malgré les tentatives d'amélioration de mes consonnes
Ô mes vers, pourquoi vous obstinez-vous à constamment versifier de travers
Mon esprit de dépit en est couvert et ceci me met bien les pensées à l'envers
Ô mes mots, quand vous déciderez-vous à me faire de la qualité une démo
Votre médiocrité met mon moral à mal et entretient constamment mes maux
Resterais-je ce non-poète si maudit, raillé pour la pauvreté de mes mots dits
Ceci hélas sérieusement je le crains, preuves à l'appui assurément je le prédis
Ô mes rimes, vous mériteriez que je vous supprime, me menant à la déprime
Pour moi écrire serait-ce tel un crime à ne garder que dans un journal intime
Ô ma prose, pourquoi te teintes-tu toujours en un triste noir et non en rose
Tu devrais pourtant pouvoir dépeindre de jolies choses, ceci je le suppose
Ô mon encre, pourquoi donc dans la médiocrité tu persistes et tu t'ancres
Me faisant en ces lieux, de l'absence des valeurs de l'écriture, le chancre
Ô mes lignes, pourquoi faut-il que sans cesse à s'améliorer elle rechignent
Se montrant rebelles et malignes ne m'apportant que déception et guigne
Ô ma plume, pourquoi est-ce que tu hésites, que tu tousses, tu t'enrhumes
Pourtant entre mes doigts du tabac ou de l'herbe à chat jamais je ne fume
Ô ma littérature, quand tu montreras-tu plus belle, plus érudite, plus mature
Pour que tu renonces à accumuler tes bavures, il faudrait que je te censure
Ô mon écriture, combien de temps vas-tu me mettre la honte sur la figure
Accumulant fautes, défauts et ratures, tu devras un jour cesser je te le jure
Ô ma poésie, combien de fois cataloguée en tant que placebo ou pure hérésie
Sera-ce envers moi à longueur de vie que tu te comporteras telle une ennemie
Ô mon humour, heureusement tu couvres mes nuits, enveloppes mes jours
D'un seul de tes traits tu effaces mes peines, me donne la joie sans détour
Tu combles à fond mon absence de talent, après lequel jamais je ne cours
Me permettant même de te dealer en petites doses pour autrui, alentours
Cris Tolpac
N.D.A. : et à défaut de réécrire Le Cid...de mes possibilités, je resterai lu-cide
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